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Frédéric Bazille - Femme en costume mauresque, 1869

Frédéric Bazille - Femme en costume mauresque, 1869

Le roman dans le tableau
Coriolis, le célèbre peintre orientaliste de Manette Salomon, personnage central du roman des frères Goncourt, choisit pour représenter la baigneuse de son Bain turc une jeune Juive « d’une dix-huitaine d’années », lumineuse brune aux yeux verts, qu'il a repérée un soir dans un omnibus parisien. Troublé par sa beauté et comprenant qu’il avait enfin trouvé Le modèle qui manquait à sa peinture, il la suit tout « au bout de cette vilaine rue du Vieux-Colombier » où elle pénètre dans un magasin de brocante tenu par une vieille femme, sa mère.
Après être entré en contact avec elle par le biais de l’un de ses amis peintres, il obtient qu'elle vienne poser dans son atelier…
Le quartier qu’habite Manette, le Marais aux « rues sans air, est occupé par une forte population juive qui s’active dans des commerces de toutes sortes. Un quartier vivant et passant qu’au 19e siècle les artistes peintres versés dans l’orientalisme fréquentaient à la recherche de figures féminines  typées (c’est le mot de Coriolis, « elle m’a apparu avoir un type, oui un type ») pour leurs scènes de harem, de danse arabe ou de hammam.
Pour peindre Femme en costume mauresque (1869) Frédéric Bazille, qui n’est pas un peintre Orientaliste mais impressionniste, s'est probablement inspiré de la description de Manette Salomon en costume oriental publiée deux ans plus tôt dans le roman éponyme de ses amis Jules et Edmond de Goncourt.
"Manette portait un des costumes rapportés d'Orient par Coriolis : les jambes dans un large pantalon de soie flottant, de la délicieuse nuance fausse du rose turc, elle avait la taille dessinée par une petite veste de soie marron soutachée d'or, d'où sortaient ses bras nus, battus par les grandes manches d'une chemise de tulle sans agrafes qui laissait voir en jouant la moitié de sa gorge. Sur sa tête, elle avait le charmant tatikos de Smyrne, le tarbouch rouge aplati, tout couvert d'agréments et de broderies, dans lesquels elle avait passé, noué, enroulé les tresses de ses cheveux avec l'art et la coquetterie d'une femme de là-bas. "

Tag(s) : #Récits de voyage et peinture orientaliste
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