Diego Rivera (1886-1957) - Cubisme et couleurs dans l’œuvre de Diego Rivera (1913-1917)

Diego Rivera - Angelina et l'enfant, 1916

Diego Rivera à Paris
Après avoir vécu deux années à Madrid pour étudier prioritairement l’art de Vélasquez et de Goya, Diego Rivera en 1909 se rend en Italie où il séjourne plusieurs mois avant de s’installer à Paris, là où tout se passe.
Après sa rencontre à Bruges avec la peintre et illustratrice russe Angélina Beloff (1879-1969) puis leur mariage en 1911, le couple se fixe à Montparnasse. Installés rue du Départ ils participent, en ce début de 20^ème siècle, au grand mouvement artistique qui remet en question la notion de l’art, sa fonction et sa manière de le pratiquer. Pour Diego Rivera, en réalité pour la plupart de ces jeunes artistes, l’art est contestataire, populaire et libre.
Diego Rivera se lie avec des peintres venus de tous les pays et s’attache particulièrement à Modigliani et Foujita. Ce géant massif et souple plaît pour sa force de travail et son bruyant appétit de la vie.
A ses débuts à Paris il peint, et vend pour subsister à certains collectionneurs, des portraits et des paysages d’une grande originalité et des scènes de genre influencés par la démarche artistique de Gauguin, de Matisse et surtout de Cézanne.
Là, après avoir fait la connaissance des peintres du café de la Rotonde, il commence à fréquenter un groupe de peintres, le « Cercle des Cubistes. Rapidement, il se sent proche d'eux, proche de leur volonté à se libérer de la soumission aux règles d’un art académique qui, selon eux, ne fait que se répéter.
 

Picasso   
Pablo Picasso et Georges Braque, à la suite Des Baigneuses de Cézanne, signent deux œuvres majeures, le premier en 1906-1907, Les demoiselles d’Avignon ou Le Bordel philosophique ou encore Le Bordel d’Avignon ; le second, en 1907-1908, une œuvre monumentale représentant le corps profilé d’une femme tout en muscles sur lequel est posé, vu de face, un menu visage aux yeux cerclés de noir, Le grand nu. Ces deux tableaux, révolutionnaires dans leur conception, marquent le début du cubisme originel entrainant dans son sillage de nombreux peintres dont certains, apportant leur touche personnelle, renouent avec la couleur et à une forme de figuration plus lisible.
C’est durant cette période intense où la peinture épouse la vision du monde moderne, iconoclaste et inventive, que Diego Rivera opère un tournant pictural formel inspiré de Picasso et Braque.
En 1914, Picasso avait entendu parler du grand et épais Mexicain et avait sans doute remarqué ses toiles exposées dans la galerie de Berthe Weill, l’invite à venir le voir dans son atelier Quai des Augustins.
Ebranlé par ces œuvres monochromes aux motifs  géométrisés et calculés, à la perspective absente où personnages et nature sont déconstruits et recomposés par la juxtaposition de touches de couleurs « mortes, » Rivera comprend qu’il a trouvé à Paris ce qu’il cherchait, un style radicalement novateur et, dans son esprit, engagé comme ses héros mexicains qui luttaient dans son pays contre l’ordre injuste régi par les grands propriétaires terriens.
Le courant passe entre les deux hommes et Picasso présente à sa bande – peintres, photographes et poètes – un Diego Rivera qui redouble de curiosité pour l’apparente facilité créatrice du génial artiste Espagnol.
En l’absence d’une grande partie de ses amis mobilisés pour la guerre qui vient d’éclater. Picasso se lie davantage avec Rivera et assiste à l’évolution de son style tendant vers une forme d’expression indéniablement latino-cubiste modifiant par des couleurs vives le cubisme originel qui privilégiait les gris, les bruns et les verts.
Sa peinture s'apparente alors à celle de Miró et surtout de Juan Grís. Comme pour Picasso, le cubisme n'est pour Rivera qu'une « syntaxe », une parenthèse qui lui offre une réelle nouveauté mais qui n'est pas la seule manière d'exprimer la modernité.

Mais Rivera toujours attaché à son pays natal et à ses luttes se détache de plus en plus du Paris surréliste qu’il juge trop futile et bavard et décide de retourner vivre dans son pays après le décès du petit Diego qu’il avait eu avec Angélina Beloff.
D’un commun accord Angélina et Diego se séparent en 1921 et Diego Rivera quitte définitivement Paris pour rejoindre Mexico où un chantier énorme l'attend, le muralisme. Mais l'attend aussi, on le sait, son alter ego féminin, Frida Kahlo (1907-1954) qu'il épousera à deux reprises, en 1929 et 1940

Diego Rivera - Autoportraitn, 1907

Diego Rivera - Portrait d'Angelina Beloff, 1907

Oeuvres peintes

suivies en fin d'article d'une série de photos de Ribera et de ses proches à Paris

Diego Ribera - Still life with bread and fruit, 1911.

Diego Rivera à Paris - par Alexandre Zinoviev, 1913

Diego Rivera - Le soleil brisant la brume, 1913 .

Diego Rivera - La femme aux artichaux, 1913

Diego Rivera - Portrait du peintre Zinoviev, 1913

Diego Rivera, - Adoration de la Vierge à l'enfant, 1913

Diego Rivera- Portrait du sulpteur Léon Indenbaum, 1913

Diego Rivera - Portrait de deux femmes, 1914.jpg

Diego Rivera - Jeune homme au stylo, 1914

Diego Rivera - Portraits de Messieurs Kawashima et de Foujita, 1914

Diego Rivera - Portrait peint par Amadeo Modigliani, 1914

Diego Rivera - Al Restro, 1914

Diego Rivera - Jacques Lipchitz l'homme en pull gris, 1914.

Diego Rivera - Martin Luis Guzman, 1915

Diego Rivera - Nature morte espagnole, 1915

Diego Rivera - femme assise avec un corps de guitare, 1915-1916

Diego Rivera -

Diego Rivera - Le réveil, 1914.

Diego Rivera - Sailor au petit déjeuner, 1914

Diego Rivera - Nature morte aux tulipes

Diego Rivera - Paysage zapatiste, 1915

Diego Rivera - Portrait de Ramon Gomez, 1915

Diego Rivera - Nature morte, 1915.

Diego Rivera - Couteau et fruits devant la fenêtre, 1917

Diego Rivera - Paysage urbain, 1916

Diego Rivera - L'architecte Jesus T; Acev, 1916

Diego Rivera - Nature morte, 1915

Diego Rivera - Maternité, 1916

Diego Rivera - Femme assise, 1917

Diego Rivera - Portrait d'Angelian Beloff, 1918

Diego Rivera - Portrat de Angela Beloff, 1921

Diego Rivera - Portrait de Natasha Gelman, 1943. L'une des plus grandes collectionneuses d'oeuvres de Diego Ribera

Photos

En attendant Frida Kahlo...

Pablo Picasso, Diego Rivera et Angelina Beloff dans un atelier à Paris en 1914

Diego Rivera en 1910

Diego Rivera

Diego Rivera dans son atelier de Paris, avec « Paisaje zapatista » (Paysage zapatiste),1915 .jpg

Diego Rivera par Manuel Alvarez Bravo, c1930a.jpg

Angelina Beloff, 1909

Diego en pleine sieste

Diego Rivera

Angelina donnant le sein au petit Diego

Angelina Beloff et Diego Rivera

Diego Rivera, Léon Trotsky, André Breton, 1938.jpg

Diego à la veille de sa mort

Comments

[Simard]

Merci Mhmd. Excellent article avec de très belles reproductions et de magnifiques photos. J'espère que vous continuerez à nous instruire sur des artistes dont on on parle peu. Y.S.