Choukri Mesli (1931-2017) - Quatre silhouettes en mouvement, h/cotreplaqué, 100x81 cm, 1999
31 décembre 2017
Texte revu et augmenté
Illustration totalement renouvelée (à voir en fin d'article)
Ajouts des peintres suivants : Mostéfa BEN DEBBAGH, Abdelkader HOUAMEL, Ammar ALLALOUCHE, Moncef GUITA, Salah MALEK, Ahmed MEBARKI, Kamel NEZZAR, Arezki AOUN,, Mourad BELMEKKI, Djahida HOUADEF
Ajout le 4 janvier 2018 de Nourredine CHEGRANE, Sid Ahmed CHAABANE et Nora BOUDJEMAÏ
Ajout le 23 janvier de Noureddine FERROUKHI, Aderrahmane CHAOUANE
Ajout le 9 mars de Nadia BENBOUTA
Premier tableau
La peinture algérienne moderne s’est longtemps nourrie d’une pratique liée à l’art de la couleur et du signe - tapis, poterie, dinanderie, bijoux de nacre et d’argent. C’est ce qui frappe Matisse lorsqu’il découvre à Biskra, en 1905, le travail des artisans du sud algérien, maîtres de la couleur vive et du dessin géométrique érigés en langage pictural. C’est là, pendant ce voyage, que Matisse saisit ce qu’est le fondement de sa peinture. Une tapisserie colorée faite de dessins primaires qui bouleverse la conception de la chose peinte en simplifiant la représentation des formes. Quand s'annoncent les premiers peintres algériens, la révolution matissienne n’a pas encore porté tous ses fruits. Comme pour Picasso et l’Art nègre les résistances académiques sont rudes, bien plus à Alger qu’à Paris.
Au début du siècle dernier les frères Racim, Omar et Mohamed, s’adonnent d'abord à la miniature, genre considéré peu subversif. Mohamed excelle à montrer des scènes d'un passé idéalisé, puis s'arrache au rôle dans lequel veulent le confiner les Ateliers d'arts indigènes. Il s'éloigne de la tradition perse et byzantine de la miniature en "algérianisant" ses sujets et rompt avec la pratique de l'anonymat en signant désormais ses œuvres. En l’absence d'un public qui aurait pu l’encourager, sa démarche rencontre peu de succès malgré le contrat signé avec l’éditeur Piazza. Racim se tourne alors vers la peinture de chevalet avec d'autres artistes dont Abdelhalim Hemche, Hacène Benaboura, Azouaou Mammeri, Miloud Boukerche. Sans grande réussite là aussi mais une brèche s’est ouverte par où les futurs peintres algériens s'affirmeront en tant que tels.
Ainsi Abdelkader Guermaz, le peintre à la double palette et aux centres d’intérêts affirmés (musique, écriture), qui tente de réunir dans sa démarche solitaire - il ne fait partie d'aucune école, d'aucun cercle - le concret du monde et les richesses du soufisme qui le nourrissent depuis son enfance oranaise. Exilé volontaire à Paris où la fille de Georges Rouault met à sa disposition une chambre-atelier, il édifie toile après toile une oeuvre majeure aux fondations solides sans lesquelles, dit-il, rien ne peut se faire, rien ne peut durer. Ses tableaux, aujourd’hui objets de recherches, se partagent entre abstraction et semi figuration, deux pôles parents par leurs traitements mais éloignés par leurs finalités On peut dire, pour souligner la stimulante complexité de son travail, qu’il y a un Guermaz faussement abstrait qui se repose sur un alter ego faussement figuratif.
Une esthétique liée à la situation politique de l’époque qui marginalise ce petit groupe de peintres s'ébauche alors, hésitante encore car très marquée par la figuration orientaliste. Des thèmes plus sociaux, moins anecdotiques, émergent qui parlent de cette Algérie de la marge qu’accompagnent de leur sympathie agissante des artistes comme Sauveur Galliéro, René Sintès, Jean de Maisonseul, du poète Jean Sénac ou du libraire-éditeur-galeriste Edmond Charlot.
Au début des années 1950, une nouvelle génération de peintres fait parler d'elle tels Choukri Mesli , M’Hamed Issiakhem « l’œil de lynx au gosier d’océan », Mohamed Khadda, Mohamed Temmam, Ali Ali-Khodja, Abdellah Benanteur, Bachir Yellès alors qu'en littérature Kateb Yacine, Mohamed Dib, Mouloud Feraoun, Mouloud Mammeri, Malek Haddad sont publiés. Une remarque en passant : l'antagonisme qui oppose dans l'écriture Arabophones et Francophones n'existe pas en peinture. Au contraire. Et cette complémentarité, pour ne pas dire complicité, confère à la peinture algérienne l'une de ses singulières qualités.
Ces peintres témoignent d’une réalité sociale, la leur, dominée par par une injustice d’Etat. Ils réagissent contre l'image folklorique d'eux-mêmes diffusée par la peinture orientaliste, mais pas seulement, et s'emploient à rétablir leur véritable visage. Leurs œuvres s'inscrivent aussi bien dans le registre de la figuration que dans celui de la représentation déconstruite comme chez Khadda qui intègre dans ses compositions des lettres stylisées de l'alphabet arabe et berbère utilisées, non comme élément linguistique, mais comme objet plastique. La calligraphie, l’une des pratiques heureuses de l'art, fait ainsi retour dans l'élaboration de l'œuvre peinte - mais sans sa dimension signifiante. L'univers chromatique de Khadda est dominé par les bruns : brun de la terre, brun des incendies éteints, brun des peaux, brun des végétations sèches, brun des ombres. Dans la même lignée mais un peu plus tard, ce travail sur la lettre vidée de son sens littéral, s'observe chez Rachid Koraïchi ou Mehjoub Ben Bella, qui bénéficient aujourd’hui d’une reconnaissance internationale. Quant à Issiakhem, peintre de la figuration subjective, torturée, il dévoile dans ses toiles, en jouant sur les ocres et les bleus, toute la gamme des bleus, la souffrance et la violence qui caractérise selon lui la vie des femmes d’Algérie. Le peintre brosse leur portrait en insistant particulièrement sur le regard, celui qui n'est jamais vu et jamais dit. Ce regard de silence douloureux que l’on peut rencontrer aussi dans le travail du photographe Marc Garanger. La place occupée par Issiakhem dans le Panthéon de la peinture algérienne tient, au-delà de son génie, à sa vie de manchot aux colères redoutées dans les bars d’Alger et d’Oran où il allait étancher ses soifs libertaires. Son influence, l’homme et l’artiste, a marqué toute une génération de peintres au parcours inégal et parfois tragique comme celui d’Abdelouhab Mokrani.
Ces peintres, qui ont la trentaine au début des années 60, en empruntant au fonds pictural occidental ses procédés techniques, puisent dans le substrat culturel qui les a nourris et façonnés des motifs qui les rattachent à leur histoire. Ils réalisent de la sorte la synthèse entre les techniques modernes de l'activité plastique et leur univers marqué par la présence du signe et du symbole, de la couleur et de la forme.
Un destin exceptionnel bouleverse la vie d’une très jeune femme, Baya, qui la met en contact avec de grands artistes grâce au mécène Aimé Maeght. Avec l’aide de son mentor qui lui présente André Breton, elle expose dans une galerie parisienne ses œuvres dont la facture naïve, très « art brut », plaît aux surréalistes. C'est à cette occasion que Picasso, intéressé par l’originalité de Baya, la prend un moment sous son aile. Elle poursuivra jusqu’à sa mort en 1998 à Blida, sa ville natale, une œuvre plastique singulière, mais répétitive, où transparaît, à la fin de sa vie, malgré l'éclat de ses couleurs, l’horreur fratricide qui endeuillait l’Algérie dans les années 1990.
Après les années 1960, dans le souffle d’une liberté assez vite prise en otage, les peintres accèdent aux cimaises des musées hérités de la période coloniale. Des expositions sont organisées qui montrent à un public de constitution récente les œuvres d'artistes qu'il ne connaissait pas.
L'école Nationale des Beaux-Arts d’Alger sous la direction de Jean de Maisonseul ouvre des annexes dans les grandes villes d'Algérie. La villa Abdel-Tif, sorte de villa Médicis imaginée par Jean Alézard au début du siècle dernier, reçoit en résidence des peintres nationaux ou internationaux.
Un débat d'idées agite à cette époque les femmes et les hommes de culture. Le monde des marges fait entendre sa voix et pose tout ensemble, aux peintres et aux écrivains, la question de la fonction de l'art et de son utilité – question à laquelle Sartre avait déjà tenté de répondre.
Des associations qui regroupent des peintres de même sensibilité se constituent. La principale, l'Union Nationale des Arts Plastiques, fondée au lendemain de l’indépendance par les artistes « historiques » est rapidement récupérée par le pouvoir. Elle bénéficie des facilités offertes par l’Etat, et devient naturellement le vivier de la peinture officielle. Les voyages, les bourses à l'étranger, les commandes publiques sont d'abord distribuées à ses membres. En contrepartie de ces avantages les artistes devaient glorifier, avant toute chose, la guerre de libération et au-delà, le Système. Ils avaient pour tâche aussi d'embellir un passé réduit à l’ère arabo-musulmane, effaçant de ce fait une partie de la mémoire du pays, faisant paradoxalement sienne la vision de l'Histoire imposée par la colonisation. Cet art de parti-pris, inspiré du réalisme socialiste, appauvrit la veine créatrice des peintres qui y adhèrent. La transformation de la société algérienne attendue par la mise en place des révolutions agraire et culturelle fascine de nombreux artistes, dont les sculpteurs. Des œuvres de circonstance, souvent médiocres, sont conçues sur le lieu même du déroulement des plus emblématiques de ces révolutions. L’UNAP, dès lors, se vide progressivement de ses adhérents les plus marquants qui reprennent leur liberté de créer.
D'autres peintres, plus récalcitrants aux mots d'ordres politiques, opèrent une incursion dans le domaine magique du signe et du tatouage, exhumant de l'oubli les racines d’un peuple aux ancrages et aux croyances multiples. Ce groupe, désigné par le terme Aouchem (tatouages), est mené principalement par Mesli, Baya, Zerarti, Bendebbagh et Martinez. Il fouille au plus profond de l'imaginaire populaire et offre à un public, parfois dérouté, des pistes pour renouer avec la mémoire première.
La peinture de Mesli occupe dans ce groupe le versant païen des origines, quand la langue se parlait en tifinagh. La Méditerranée et ses mythes habitent ses scènes où le bonheur de vivre fait vibrer, dans une fête éternelle, le corps couleur d’ambre des femmes aux hanches de danseuses. Peintre de la joie de vivre, de la sensualité partagée, de l’utopie heureuse, Mesli nous parle dans ses grands tableaux d’un monde qui a été et qui n’est plus, le monde de l’innocence perdue.
La plupart de ces artistes enseignent à des étudiants de plus en plus nombreux à l'E.N.B.A., où leur influence est grande. A côté de ces peintres en herbe qui suivent les cours de l'E.N.B.A. ou ceux des grandes écoles d'art de Paris, Florence, Moscou, Bruxelles, La Havane ou Madrid, se développe un art autodidacte d'une grande puissance dont l’une des figures est représentée par Djamel Bellakh, l’ermite de Aïn Touta. Cet artiste propose dans son œuvre une vision désespérante du monde où le rêche, le coupant, le pesant dominent dans des tonalités sombres. Matiériste et physique, travaillant de ses mains autant qu’avec l’outil de l’ouvrier, Bellakh donne souvent l'impression de sculpter ses toiles qui invitent au toucher. Il construit depuis plus de 40 ans une œuvre sombre, fermée à l'espérance, qu'aucune actualité n'a contredite. Peintre littéraire, les passerelles qu'il tend entre son mode d'expression et l’écriture sont nombreuses et fécondes : elles permettent cette circulation de sens si nécessaire à l'art que Baudelaire énonce dans ce vers de Correspondances : « Les parfums, les couleurs et les sons se répondent. » L'homme inventé par Bellakh est décrit sans complaisance, ses impuissances sont dites comme sont parfois indiquées les voies qui lui permettraient de le sauver. Mais là encore, en voyant lucide, il avoue son scepticisme. Le bonheur n'est pas à l'ordre du jour, nous rappelle-t-il d'œuvre en œuvre. Dans la même lignée, en France, se formant à l'école de la quête et du tâtonnement, Kamel Souahlia, sous le regard des maîtres qu'il s'est choisi, s'aventure dans ses toiles dans le vertige des bleus et des ocres pour composer une œuvre aujourd’hui inclassable.
Parmi les sculpteurs je nommerai Mohamed Boukerche, Demagh et Bouhadjaj. Je retiens, ce n'est qu'un exemple, Bouhadjaj. Après plusieurs voyages en Europe, il retourne en Algérie où il décide de se consacrer à la mise en "formes", au milieu d’une fantastique forêt minéralisée, du monde préhistorique dessiné sur les parois des grottes du Tassili. A partir d'une armature de fer et d'un ciment fait de sable, de terre rouge, de sciure et de colle, Bouhadjaj façonne une population composée de femmes et d'hommes qui évoquent les personnages de Giacometti. Tout un peuple à demi nu, que le sculpteur modèle, fait surface dans une quotidienneté mêlant les scènes de guerre, de chasse, de danse ou de cueillette.
Les miniaturistes, si peu enclins à déroger aux règles strictes de leur art, introduisent dans leurs œuvres les paysages et les scènes de la vie paysanne de Kabylie, des Aurès, de l’Oranais ou des splendides paysages sahariens. Un romantisme social proche de la pensée hugolienne parcourt une frange importante de la production picturale des années 1980.
Au fil du temps les espaces culturels se multiplient pour accueillir, comme autant de lieux de consécration, des expositions et des performances. Galeries (Racim à Alger, M. à Oran), Centres culturels étrangers, Maisons et Palais de la culture, Bibliothèques, nouveaux Musées contribuent à familiariser le public des grandes villes à la peinture suscitant l'émergence de collectionneurs d'art. A défaut de revues spécialisées, la presse généraliste se fait l'écho périodiquement de la tenue des salons, festivals et biennales à l'issue desquels des prix sont décernés.
Une nouvelle esthétique soutenue par un langage libéré des pesanteurs idéologiques s'impose par ses audaces : détournement du signe religieux à des fins profanes, utilisation de matériaux à usage commun, contestation des normes académiques, retour au mythe de l’Ancêtre reconnu comme le plus authentique des maîtres. « Tout démolir pour mieux repartir », tel est le mot d’ordre de cette nouvelle génération de peintres en perpétuelle rébellion. Ce langage éveille l’intérêt de certains amateurs éclairés en manque de repères. Faisant fi de toutes les censures, ce langage parle, pour reprendre Issiakhem, "des gueux et des éclopés", ces oubliés de la terre algérienne.
Un dialogue plein de tumulte et de passion s'instaure alors entre les praticiens de l'art, la critique d’Etat et les partisans ou adversaires d'un art toujours remis en question. Ces débats, non exempts parfois de cruelles querelles d’égo, impulsent une dynamique qui devait réduire l'incompréhension qui parasite souvent le rapport difficile qu’entretiennent l'art et la société.
Deuxième tableau
Je disais : qui devait... En effet un coup d'arrêt à ce mouvement complètement inédit en Algérie a été donné par l'intrusion dans le champ politique, culturel et social de l'idéologie intégriste, inculte, iconoclaste et violemment barbare. Dès le début des années 90, une sorte de gel des idées paralyse tous les secteurs de la pensée. Des autodafés, ici et là, brûlent les œuvres jugées blasphématoires. En 1997 le massacre des villageois d’une bourgade est révélé par un journaliste, Hocine Zaouara, qui signe une photo déchirante baptisée, dès sa publication, La Madone de Bentahla. Reprise par les journaux du monde entier, elle est considérée aujourd’hui comme le Guernica de la seconde guerre d’Algérie.
Après l'assassinat d'Ahmed Asselah, directeur de l'E.N.B.A., et de son fils Rabah, étudiant dans cette école, après la fermeture des principales galeries, des centres culturels, des maisons de la culture, après l'avènement de la terreur, l'exil ou la mise sous silence des peintres, des écrivains, des enseignants et des journalistes commence.
Les peintres de cette période forment la plupart des artistes aujourd'hui actifs : Fatiha Bisker, Aziz Zodmi, Afif Cherfaoui, Nourredine Belhachemi, Otmane Mersali, Nourredine Ferroukhi, Abdelkader Belkorisset, Rachid Nacib, Karim Sergoua, Faiza Maghni, Abdelouahab Mokrani – mort en décembre 2015 -, Kamel Yahiaoui, Nadia, Spahis, Myriam Aitelhara, Ali Dilem (qui a choisi la caricature où il excelle), Nourredine Benhamed, Farid Daz auxquels j’ajouterai les chercheurs d’art du groupe de Maghnia parmi lesquels excelle le trop discret Abdelkader Arzazi.
La production de ces peintres se révèle, peut être à leur insu, témoignage des tensions qui fracturent leur univers intérieur. Elle marque l'angoisse et le trouble, leur mal du siècle : ces couleurs lourdes, sourdes, parfois cette lumière blanche des rêves qui virent au cauchemar, ces formes inachevées (plutôt en phase de décomposition) ou éclatées, paraissent s'imposer aux artistes - et non choisies par eux - comme le prolongement d’une blessure collée à leur existence. Le monde qu'ils décrivent observe le monde agité qui arrive, et dans lequel ils sentent bien que leur place n’est pas assurée. Pourtant l’instinct de survie les pousse, pour demeurer dans l’univers pictural, à trouver d’autres raisons de faire, d’autres supports d’expression, d’autres sources d’inspiration. Ces artistes, délaissant la voie usée de la peinture de chevalet, introduisent dans leur pratique des éléments empruntés à la sphère des médias modernes. Vidéos, photos, affiches, pages imprimées, performances, installations, « street art » constituent désormais l’arsenal offensif de ceux qui préfèrent aujourd’hui se considérer plus plasticiens que peintres. Comme s’ils élargissaient leur domaine d’activité.
Avec le réajustement de leur passé à la vérité de l’histoire et la réappropriation de la diversité de leur patrimoine, de nouveaux champs d’activité s’ouvrent aux peintres qui transforment leur démarche artistique : le photomontage, le phototype, le découpage, le collage, la couture, le détournement d’images. Cette évolution est majeure dans l’art contemporain algérien : elle indique la coupure du lien de ce qu’il faut bien appeler la culture restreinte et obtuse des décideurs avec la marche irréversible du monde neuf qui advient et dont ils veulent être partie prenante.
Sous nos yeux, nous assistons à un jeu de miroir, mais un jeu décalé - car l'œuvre en peinture, plus que dans les autres arts, ne cache pas les étapes de son élaboration : ses accrocs, ses hésitations, ses dérapages, ses trouvailles, ses absences - en nous impliquant, nous les regardeurs.
Une figure pourtant se démarque de cet ensemble nécessairement hétérogène, celle de Hocine Ziani qui, en subvertissant de l’intérieur les codes de la peinture figurative, décide de représenter, puisant dans les mythes et les réalités de son pays, les travaux et les jours d’une Algérie à l’histoire brouillée de toutes parts. Eveillant l’intérêt de M’hamed Issiakem et encouragé par lui, Hocine Ziani, à contre- courant de l’esthétique moderniste de l’Ecole des beaux-Arts, s’approprie les paysages et les mouvements de vie qu’il a vus ou imaginés en déréglant la manière de faire de ses prédécesseurs. Désert, rues, intérieurs, natures mortes, personnages sont mis en perspective par le regard du natif, du sachant, qui poétise la réalité en la nimbant d’une lumière diffuse venue du fond du tableau pour éclairer, en transparence, la scène du premier plan.
La sureté de sa main au travail, son geste précis et élégant semble nous dire que Ziani a fait sienne la leçon d’Ingres pour qui « le dessin est la probité de l’art. »
Il faut cependant dire que de nombreux peintres demeurent attachés aux normes classiques de leur art, qu’il soit figuratif ou non.
Voyons.
Chez Nourredine Belhachemi, l’œil se surprend à chercher sur la surface de la toile, le large trait prévisible. Il ne rencontre que des bribes de gestes. Des morceaux de couleurs. Des pauses inattendues. Face à cette apparente rétention de l'ampleur, on pourrait craindre un silence, une œuvre muette : on rencontre l'aventure. Cet espace ouvert à toutes les sensations qu’est un tableau, offre ici, par ses infinies touches chromatiques, la gamme d’une partition ou peinture et musique se répondent (Baudelaire encore.) Ce à quoi tend Belhachemi, depuis son entrée en peinture, c’est la réalisation du tableau qui reposerait sur la seule musicalité des tons – celle de sa palette et celle du chant. Toute son œuvre témoigne de cette quête que j’appellerai le syndrome de Frenhofer, le peintre fou d'absolu du Chef-d’œuvre inconnu de Balzac.
Plus figurative et lisible, la peinture de Otmane Mersali s’intéresse « aux bourgs et faubourgs » des villes. Ses derniers tableaux mettent en scène des ruelles de la Casbah d’Alger parcourues de femmes au voile blanc, d’hommes enturbannés, de yaouleds d’un autre temps, représentés avec une précision quasi photographique. Cet effet de réel, qui peut sembler une facilité technique, se dissipe cependant très vite : lorsque l’œil se heurte aux murs des échoppes et des maisons qui forment en général le fond du tableau. Mersali traite cette partie en artisan inspiré par les maitres de la mosaïque. Pour établir un arrière-plan de pierres, de poutres et de chaux, il recompose l’architecture initiale pour la revêtir d’une muraille néo-impressionniste aux teintes tremblées - comme si on la voyait à travers la brume de chaleur qui brouille les lignes et les masses au plus intense des étés algériens. L’artiste rend compte dans ce travail singulier du décalage provoqué par la confrontation de la modernité et de la tradition, du réalisme et de sa négation, de l’avant et du maintenant.
Tard venue à la peinture, Faïza Maghni présente dans son œuvre une galerie de portraits féminins, exécutés avec l’extrême finesse d’une Marie Laurencin à qui ses sujets et son dessin font penser. Le corps longiligne des modèles saisis dans des postures d’une élégance affectée - longs doigts effilés, finesse des attaches, seins menus haut placés, cambrure délicieusement exagérée du torse - renvoie de façon explicite aux belles Italiennes des maniéristes de la Renaissance et plus sûrement aux dessins de Erté ou des croquis des couturiers des années 20 qui ont libéré le corps de la femme du corset. On peut déceler aussi, mais souterrainement, dans ce peuple de femmes portraiturées des citations d’Ingres – certains visages rappellent celui de son épouse Madeleine que l’on peut voir dans le Bain turc – et, d’une manière plus sentimentale qu’effective, de Baya dont Faïza Maghni se réclame.
Kamel Yahiaoui, l’une des forces de sa génération, se fait peintre/tisserand dans sa série intitulée Tapis. Pour ce faire, il procède dans son atelier à l’insolite juxtaposition de figures peintes plaquées sur un tapis rectangulaire qui les « encadrent. » Il poursuit, dans les Enfants soldats, sa recherche de la mémoire des choses. Le peintre, se jouant des régles qui définissent le tableau de convention, n’hésite pas à se servir d’objets parfois incongrus pour les convertir en supports à sa peinture. Ainsi, par exemple, de la toile de jute qui sert à confectionner les sacs pour le transport du café. Rugueuse dans son toucher, brute dans sa nature, la toile comme un linceul s'accorde douloureusement bien à la mortelle déraison des enfants fous. Le travail de Yahiaoui, sans phrases, rend compte de ces Afriques perdues. Il l’accomplit loin des regards, dans une solitude voulue, réfléchie, en mémoire de son ami disparu, Abdelhouab Mokrani, le peintre nervalien de la nuit.
Mourad Messoubeur, pour sa part, crucifie des ombres masquées aux contours familiers. Ces croix offertes en expiation d’on ne sait quelle faute occupent tout le regard parce qu'elles occupent tout l'espace de la vie qu'elles abandonnent. Mais au tournant du siècle dernier l’artiste, attiré par d’autres expériences, abandonne la peinture pour travailler d’autres matières, les matières organiques essentiellement, qu’il cultive en observant leurs transformations dont il se sert pour en faire des objets d’art inattendus. Mais Messoubeur sent que sa démarche ne peut le conduire qu’à une sorte d’impasse esthétique et songe, s’il ne l’a pas déjà fait, à revenir à la peinture « classique », sa vocation première.
Dans l’œuvre de Farid Daz tout le poids d’un ciel de plomb semble peser sur ses personnages massifs qu’un bleu barbouillé transforme en silhouette au corps vaincu. L’artiste de Belabbès, contre toute attente, persiste à défier ce ciel ennemi parce qu’il pense que la peinture est là pour montrer ce qui n’est pas encore arrivé et que par conséquent tout est encore possible dans le maquis trouble du monde. Même l’amour.
A l’autre bout de la scène picturale, Nadia Spahis, se place entièrement à la racine du geste créatif. On comprend, à voir son travail, qu’elle sait que l’art est désir et que la peinture en est sa réalisation. Ses récentes toiles disent sans fausse pudeur le jouir des amours de hasard qu’elle traduit en giclures perlées, en pulsations jaillissantes, en pointes de givre durci, en bouches larges, le tout cerné d’une lumière de néon. Fille d’un pays solaire, elle se souvient des chauds midis d’été qui exacerbent les sens et écrasent toute couleur. Sa main s’en souvient également, elle qui retrouve devant la toile blanche la précision du scalpel incisant à vif un réel submergé par l’univers de la pornographie démocratisée. Réel connecté, informatisé, érotisé, sadifié, que multiplient les images de corps à moitié nus projetées sur les murs des villes, dans les magazines, sur les écrans.
Peintre refuznik, plasticienne de la provocation comme Nadia Benbouta, Nadia Spahis rejoint, par ses obsessions esthétiques et sa détestation du vulgaire, la lignée des artistes hantés que rien n’arrête.
Dans la même veine exploratrice et délaissant provisoirement son métier de peintre, Rachid Nacib (comme son alter ego Karim Sergoua qui explore les différentes pistes offertes par l’art moderne) entreprend un travail de destruction/reconstitution sur des images déjà existantes : photos, cartes postales, affiches. Le support sur lequel il intervient provient aussi bien d’emprunts au corpus des magazines que de tirages qui lui appartiennent en propre. A l’aide de produits chimiques il asperge ou plonge dans un bain d’acide l’objet imprimé à qui il veut redonner une autre identité. L’encre d’impression ainsi diluée se mêle à d’autres substances, efface la représentation initiale en donnant naissance à des effets graphiques aux formes imprévisibles. La photo annulée par les attaques de l’acide met au jour ce que l’artiste nomme le phototype, ce mot valise forgé en couplant les termes photo et monotype.
En guise de conclusion
A un clic des capitales du monde – New York, Berlin, Londres - où l’art est en constant mouvement, les artistes d’Algérie peuvent constater que leur travail participe du même principe créatif qui remet en question la notion de la chose artistique. Des rives de la Méditerranée ou de France, où certains se sont installés, ils renouvèlent par le contact ou le frottement avec d’autres pratiques - appelons cela l’interpicturalité - un art multiforme où se mêlent talents avérés et savoirs technologiques. L’image numérique et le Net leur procurent des ressources inédites dont ne bénéficiaient pas leurs aînés.
La peinture figurative ou semi figurative n’est pas en reste, elle profite également des médias modernes pour aller à la rencontre d’amateurs séduits par une esthétique qui résiste au diktat de la mode.
L’art évolue avec son époque (et inversement), c’est un poncif, certes, mais qu’il est bon de rappeler. Il est temps que des revues d’art subventionnées par des mécènes - ou tout autre source de financement - soient éditées et diffusées le plus largement possible. Il est temps également que des expositions, préparées par des personnes dont c’est le métier, portent au regard des villes où s’organise le marché international de l’art, la formidable production des peintres d’Algérie.
Terminant ce propos je dois reconnaître que, dans la liste des peintres ici évoqués, de nombreux noms n’y figurent pas. Je voudrais dire que cet aperçu n’est pas figé, qu’il reste ouvert et qu’il se complètera par la force des choses. Il suffit que les artistes se signalent.
La biographie et les œuvres qui illustrent cet article peuvent être consultées sur le site de leurs auteurs.
Enfin, pour dire un mot sur moi, l'auteur de ce texte, je ne suis ni un artiste, ni un critique, ni un historien de l'art. Je suis un regardeur.
Peintres cités
Nasserdine DINET, Azouaou MAMMERI, Mohamed RACIM, Hacène Benaboura, Mostéfa BEN BEBBAGH, Abdelhalim HEMCHE, Miloud BOUKERCHE, Mohamed TEMMAM, Abdelkader GUERMAZ, Bachir YELLES, Ali ALI-KHODJA, M'hamed ISSIAKHEM, Mohamed BOUZID, Mohamed LOUAUIL, Mohamed KHADDA, Choukri MESLI, Abdellah BENANTEUR, BAYA, Ismaïl SAMSON, Salah HIOUN, Abdelkades HOUAMEL, Bettina AYECH, Rezki ZERARTI, Ammar ALLALOUCHE, Nourredine CHEGRANE, Denis MARTINEZ, Mohamed OULHACI, Moncef GUITA, Mahjoub BEN BELLA, Moussa BOURDINE, Rachid KORAICHI, Fatiha BISKER, Djamel BELLAKH, Abdelaziz ZODMI, Afif CHERFAOUI, Abdelkader FEHRAOUI, Salah MALEK, Ahmed MEBARKI, Kamel NEZZAR, Hamid TIBOUCHI, Abdelkader ARZAZI, Velentina GHANEM, Otmane MERSALI, Hocine ZIANI, Hellal ZOUBIR, Nourredine BELHACHEMI, Arezki AOUN, Kamel SOUAHLIA, Abdelouahab MOKRANI, Mustapha NEDJAI, Abderrahmane CHAOUANE, Mourad BELMEKKI, Nourredine FERROUKHI, Karim SERGOUA, Sid Ahmed CHAABANE, Djahida HOUADEF, Rachid NACIB, Abdelkader BELKHORISSET, Saïd CHENDER, Faïza MAGHNI, Mourad MESSOUBEUR, , Zoheir BOUKERCHE, Nadia SPAHIS, Kamel YAHIAOUI, Myriam AITELHARA, Farid DAZ, Nadia BENBOUTA, Taous BEN AMARA, Nourredine BENHAMED,
GALERIE
Un nom, une date, une photo, une oeuvre
Azouaou MAMMERI 1890-1954
Azouaou Mammeri - Illustration pour Marakech ou les seigneurs de l'Atlas de Jean et Gérôme Tharaud, 1913
Mohamed Racim - Femmes à la cascade, miniature enluminée, 29x23 cm, sd
Hacène BENABOURA 1898-1960
Hacène Benaboura avec l'éditeur Edmond Charlot lors du vernissage de son expo à Alger en 1958 (bas de la photo, avec sa cigatette)
Hacène Benaboura - Casbah d'Alger, h/panneau, 1956
Mostéfa BEN DEBBAGH 1906-2006
Mostéfa Ben Debbagh dessinnant
Mostéfa Ben Debbagh - Le jardin, miniature enluminée, sd
Abdelhalim HEMCHE 1908-1978
Je recherche une photo ou un portrait de
Hemche pour compléter cet article
AbdelHalim Hemche - Fillette du bled, huile sur toile, sd
Miloud BOUKERCHE 1908-1978
Miloud Boukerche - Couple d'amoureux, huile sur toile, 1941
Mohamed Temmam - Autoportrait
Mohamed Temmam - Danseuse, miniature enluminée, sd
Abdelkader GUERMAZ 1919-1996
Abdelkader Guermaz - Nocturne, hsb, 45x55 cm, 1990
Bachir YELLES, né en 1921
Bachir Yelles - Femmes de Samboul, huile sur toile 1949
Ali Ali-Khodja - Sans titre, aquarelle sur papier 1995
M'hamed ISSIAKHEM 1928-1985
M'hamed Issiakhem par Ali Kerbouch
M'hamed Issiakhem - Femme à la table, h/t 116X81 cm, 1985
Mohamed Bouzid - Composition, h/t, sd
Mohamed Louail - Casbah, h/t 33x25cm 1988
Mohamed Khadda - Composition, h/t, 1967
Choukri Mesli - Intimité, huile sur contreplaqué, 116x135, 1999
Abdellah BENANTEUR 1931-2018
Abdellah Benanteur - Le courroux, huile sur toile 195x130 cm, 1989
Baya. Hommage en 2017, Alger
Baya ) Femme au sourire triste, gouache sur papier 100x75 cm, 1993
Mohamed AKSOUH, né en 1934
Mohamed Aksouh - Mémoire de la lumière, h/t 72x80 cm, 2012
Ismail Samson - Embrun bleu, huile sur toile, sd
Salah Hioun - Portrait de femme, huile sur toile, sd
Abdelkader HOUAMEL, 1936-2018
Abdelkader Houamel - La petite fiancée bédouine, h/t, 1968
Bettina AYECH, née en 1937
Bettina Ayech - Allée, h/t, sd
Rezki ZERARTI, né en 1938
Rezki Zerarti - La femme qui tient à ses traditions, h/t 50x70 cm, 2009
Ammar ALLALOUCHE, né en 1939
Ammar Allalouche - Regard mélancolique, h/t, 2009
Denis MARTINEZ, né en 1941
Denis Martinez - Fécondité, h/t, 1976
Nourredine CHEGRANE, né en 1942
Nourredine Chegrane en 2016
Nourredine Chegrane - Algérienne en tenue de fête (détail), acrylique sur papier, 19x29 cm, 2015
Mohamed OULHACI, né en 1943
Mohamed Oulhaci - Apparition, h/t sd
Moncef Guita - Portrait, TM sur carton, 2016
Mahjoub BEN BELLA, 1946-2020
Mahjoub Ben Bella - Carré magique, h/toile 2004
Moussa BOURDINE, né en 1946
Moussa Bourdine - Rencontre, h/t, 2013
Rachid KORAICHI, né en 1947
Rachid Koraïchi - Hommage à René Char, Michel Butor, Mohamed Dib , Tapisserie, sd
Fatiha BISKER, née en 1947
Fatiha Bisker - Peinte dans l'azur, h/t, 2014
Djamel BELLAKH, né en 1948
Bellakh dans son atelier (debout à gauche)
Djamel Bellakh - L'âne, h/t 22x34 cm, 1989
Abdelaziz ZODMI, né en 1948
Abdel Aziz Zodmi - Paysage urbain, Oran, T M sur toile, sd
Affif CHERFAOUI, né en 1948
Affif Cherfaoui en 2016 à la Galerie CivOeil d'Oran
Afif Cherfaoui - Les courants de la forêt, ht 78x93 cm. 2015
Abdelkader FEHRAOUI, né en 1948
Abdelkader Fehraoui - Fort Lamoune, Oran, h/toile, sd
Salah Malek - Sans titre, acrylique sur toile, 2015
Ahmed MEBARKI, né en 1950
Ahmed Mébarki - Autobus, aquarelle 18x13cm, 2017
Kamel Nezzar - Série Infidjar, TM 44x33 cm, 1995-1996
Hamid TIBOUCHI, né en 1951
Hamid Tibouchi - Traces blanches, Technique mixte sur papier 30x21cm, 2004
Abdelkader ARZAZI, né en 1951
Abdel Kader Arzazi à Paris
Abdelkader Arzazi - Collage sur carton, TM 38x28cm, sd
Valentina GHANEM
Vit et travaille à Alger depuis 1981
Valentina Ghanem - Lumière et teinte, h/toile 90x70 cm 2016
Othmane MERSALI, né en 1952
Otmane Mersali - Bab El Hamre à Oran, h/toile, 2015
Hocine Ziani - La reine de Saba, H/T 120x160cm, 2015
Nourredine BELHACHEMI, né en
1954
Nourredine Belhachemi en 2015
Nourredine Belhachemi - Suite I, TM sur papier, gouache, encre, pastel 48x58 cm 2015
Arezki Aoun - La bouche, 2015
Kamel Souahlia né en 1955
Kamel Souahlia - Juin 2018
Kamel Souahlia - Sans titre, acrylique et encre sur carton, 2015
Abdelouahab MOKRANI, 1956-2014
Abdelouahab Mokrani photographié par Rachid Nacib
Abdelouahab Mokrani - Les Revenants, TM sur papier, sd
Mustapha NEDJAI, né en 1957
Mustapha Nedjai - Ces chiens... Technique mixte sur toile 140x140 cm, 2014
Mourad BELMEKKI, né en 1958
Mourad Belmekki - Dans les champs, TM dur toile 140x100 cm, 2017
Noureddine FERROUKHI,
1959-2019
Noureddine Ferroukhi - Le jardin secret ou Le mouton enchanté, panneau de droite 100x70 cm du Triptyque acrylique/toile 148x420cm, 2015
Karim SERGOUA, né en 1960
Karim Sergoua - Sans titre, TM. sd
Sid Ahmed CHAABANE, né en 1961
Sid Ahmed Chaabane - Le rêve, pierre noire sur papier, 2012
Djahida Houadef, née en 1963
Djahida Houadef - Paroles de couleurs, acrylique sur papier 54x75 cm, 2002
Rachid Nacib - Silhouette, TM sur toile 30X30 cm, 2016
Abdelkader Benkhorisset, né en
1963
Abdelkader Benkhorisset au fort de Santa Cruz, sur les hauteurs d'Oran
Abdelkader Benkhorisset - Visage voilé - h/t 65x75 cm, sd
Said Chender - Sans titre, TM, 2015
Zoheir BOUKERCHE, né en 1965
Zoheir Boukerche - Louhate 1, Technique mixte sur carton durci, 1993
Nadia SPAHIS, née en 1966
Nadia Spahis devant ses toiles
Nadia Spahis - L'extase, Collage tissu toile peinture sur perle 9àx90 cm 2004
Kamel YAHIAOUI, né en 1966
Kamel Yahiaou photographié par Rachid Nacib
Kamel Yahiaoui - Mémoire écorchée 2 - Technique mixte sur tapis japonais marouflé sur toile, 2017
Myriam AITELHARA, née en 1967
Myriam Aitelhara - Belle de nuit 4, h/t, sd
Nadia BENBOUTA, née en 1970
Nadia Benbouta à l'expo Lichtenstein/Banksy au Moco Museum d'Amsterdam, janvier 2018
Nadia Benbouta - Petit Gazaoui, promarkers sur papier Canson 65x50 cm, 2016
Taous BEN AMARA, née en 1972
Taous Ben Amara - Femme berbère, gouache 50x40 cm, 2015
Nora Boudjemaï, née en 1978
Nora BoujemaÏ - Sans titre, TM sur papier 100x70 cm, 2011
Nourredine BENHAMED, né en 1984
Nourredine Benhamed - You have no key front, TM sur toile, 2015